Digne
successeur de
Wolfenstein
3D sorti un an plus tôt (
1992),
Doom est est
la récidive d'
Id
Software à travers
ses deux créateurs principaux de l'époque
John
Carmack et
John
Romero.
Le
scénario allie science fiction et horreur tel que nous le
présente le manuel du jeu : Vous prenez le
rôle d'un
Space
Marine sans nom, « l'un des plus durs
qui soit sur terre, endurci au combat et entrainé
à l'action », qui a
été déporté sur
Mars
après avoir assailli un officier supérieur qui
avait ordonné à ses
soldats de massacrer des civils sans défense. Il est alors
forcé de
travailler pour l'
Union
Aerospace Corporation (UAC), un complexe
militaro-industriel interplanétaire traitant des
déchets radioactifs.
Depuis quatre ans, l'armée utilise le site pour mener des
expériences
secrètes, traitant des voyages interdimensionnels et de la
téléportation, entre Mars et ses deux lunes,
Phobos et
Deimos.
Cependant, les portes spatiales sont un jour devenues instables,
ouvrant un large passage aux créatures de l'
Enfer. Les
militaires qui y sont envoyés sont frappés de
folie,
et le corps des quelques hommes qui reviennent finissent par exploser.
Depuis quelques heures, Mars reçoit des hurlements de
détresse
provenant de Phobos, et peu de temps après s'ensuit la
disparition de
Deimos des radars. Une nouvelle troupe est immédiatement
envoyée sur
Phobos pour secourir leurs camarades. L'équipe infiltre
l'intérieur de
la base pendant que le Space Marine surveille les alentours. Tous
mourront dans les heures suivantes comme le
révèlent les cris, les tirs
et le silence soudain à travers la radio. Seul avec son
courage, le
Space Marine part alors à l'assaut du bâtiment...
L'objectif
du jeu est simple : vous devez
dézinguer tout ce qui se présente à
vous sur cette fichue planète Phobos. Et là au
niveau créature de l'Apocalypse (d'où le nom doom
= damnation), vous allez être servi ! Heureusement, vous avez
à votre disposition tout un
arsenal : pistolet,
fusil
à pompe, sulfateuse, tronçonneuse, canon
à énergie et enfin le BFG 9000 capable de vous
éradiquer toute créature dans la
pièce. Le problème est que les munitions ne sont
pas illimitées, loin s'en faut ! Si vous les
gérez mal, il ne vous restera plus que vos poings pour vous
battre...
Ecran
de titre
|
Ca
commence !
|
Le
moteur 3D,
car il s'agit bien là d'un jeu en trois dimensoins,
relativement rares à l'époque, est
complètement nouveau et n'a rien à voir avec
celui de son prédecesseur. Les
environnements sont
plus
variés et les salles plus vastes avec la gestion
d'"étages" au sein d'une même pièce.
L'apparition de cette possibilité donne beaucoup de
profondeur et une jouabilité différente au jeu.
Imaginez que dès lors, vous pouvez être
simultanément assailli par une créature qui est
au même niveau que le votre et par une autre qui est
à la terrasse de l'étage supérieur !
Cela permet des combinaisons et des situations de combat nouvelles et
vous obligeant à en tenir compte dans votre
stratégie de jeu.
Mais le moteur du jeu, c'est aussi un mouvement de l'arme qui suit vos
pas et une impression très réaliste lorsque vous
tirez.
En fonction de l'arme que vous utilisez, le comportement du marine
n'est pas le même : recul et levée lors de
l'utilisation
du fusil à pompe, tremblements avec la
tronçonneuse...
Les expressions du visage visible dans la partie basse de
l'écran changent en fonction de la situation et de
l'état
physique du personnage. Que dire aussi de ses effusions de sang, de
ces éclatements de cervelles, si ce n'est que ça
vous
plonge dans cet
univers
gore et fantastique ? Certains n'ont dailleurs
pas apprécié, mais il faut garder à
l'esprit que
c'est un jeu, et uniquement un jeu. Si les personnes ne sont pas en
âge d'y jouer ou pas dans un état mental sain, il
ne faut
effectivement pas leur mettre à disposition. Comme n'importe
quel film ou jeu de rôle du même genre...
Effet
de recul garanti
|
Têtes
de mort !
|
Les
graphismes,
pour l'époque étaient
relativement
révolutionnaires, non seulement on était en
présence de 3D mais en plus de
3D texturée.
Je m'explique : le début de la 3D limitait souvent
l'application
à une surface d'une simple couleur pour alléger
le moteur
et la programmation. Ici, que nenni ! Chaque
élément du
décor a une texture qui lui est appliquée. C'est
nettement plus réaliste. Sinon, évidemment
aujourd'hui
les graphismes paraissent un peu pixellisés mais en 1993,
c'était le haut du pavé. Du
320*200 en
256 couleurs,
pour un FPS (First Person Shooter - Tir à la
première
personne) en temps réel, c'était pas mal du tout
! La
musique,
de style
Heavy Metal
est très réussie et colle très bien
à l'ambiance. Les
effets
sonores sont aussi de qualité avec la gestion
de la
stéréo
qui permet un rendu réaliste et très utile dans
ce genre de jeu.
L'
intérêt
du jeu réside aussi dans ses
labyrinthes
composés de portes secrètes voire de murs entiers
pivotant ou coulissant afin de conférer une nouvelle
physionomie au lieu. Face à cet espace immense, un
plan
vous est
accessible au fur et à mesure de vos
pérégrinations, pour ne pas tourner en bourrique
au bout de quelques temps et avancer. Il sera nécessaire de
trouver les clés et les bonnes en respectant les couleurs,
vous
évoluerez alors facilement au sein des niveaux. Un
bilan de fin de niveau
(matérialisé par un bouton-poussoir à
enfoncer), vous permet de prendre connaissance de vos
résultats (pourcentages d'ennemis tués, objets
trouvés et caches découvertes),
intéressant si vous souhaitez refaire le niveau !
Le
plan providentiel
|
Bilan
de niveau
|
La cerise sur le gâteau, c'est le
mode multijoueur de
Doom. Il est possible d'y jouer non seulement en
réseau local
jusquà
4
joueurs mais aussi sur
Internet
par
modem
à
2
! Une révolution pour l'époque. Et ça
ne suffit pas, nous voyons l'apparition du mode réseau
Deathmatch (chacun
pour soi) mais aussi le mode
Cooperative
(ensemble contre les sales bêtes). Un summum.
De plus tout le monde pourra découvrir toutes ces
possibilités car Doom sera distribué en licence
shareware.
Le principe est simple : Vous avez accès au premier niveau,
si
vous voulez jouer aux suivants, vous achetez le jeu (paiement par envoi
postal). Et voilà le coup de génie : Id Software
vendra
ainsi plus de
2 millions
d'exemplaires et
10
millions de versions shareware
seront téléchargées ! Le principe de
ce mode de
vente annule tous les coûts liés à la
distribution,
celà fera la fortune des créateurs.
Mais ils ne comptaient pas s'arrêter là. Id
Software eut l'immense idée de laisser des personnes
concevoir leurs propres fichiers
WAD,
qui sont en fait le regroupement au sein d'un seul fichier de niveaux,
de graphismes et d'autres données du jeu. Celà
permettait de concevoir son propre jeu sans être programmeur
aguerri pour autant. Ce phénomène s'est depuis
popularisé à beaucoup de FPS à travers
ce qui est devenu des
MODS.
Le
code source
a été libéré en
1997, ce qui a
permis ensuite à bien des programmeurs de
développer des variantes de Doom parfois très
réussies, avec des versions
OpenGL ou
DirectX. Un coup de
maître pour faire entrer le jeu dans le Panthéon
des jeux vidéo.
Massacre
en règle
|
Venez
goûter le BFG !
|
Ce jeu est le mélange d'éléments
nouveaux dans le monde vidéoludique de tir subjectif. 3D
texturée, stéréo, mode
réseau, création de WAD... C'est quasiment toutes
ces évolutions concentrées en UN jeu. Une
révolution pour l'époque, et quand on sait la
place qu'ont pris les FPS depuis, ils lui doivent beaucoup. Et les
titres ensuite réussis en partant de ces bases sont
légion :
Doom
II et III, Duke Nukem 3D,
Quake,
Unreal,
Half-Life...
Doom correspond à l'avènement réel du
FPS. Le FPS d'aujourd'hui était né !
|
Jouabilité
Intérêt
Musiques et effets sonores
Graphismes
Mode multijoueur
|
|
Répétitif
Niveaux parfois trop complexes
|
Par
Lancelot
Merci
à pour
les captures d'origine