| Editeur : Psygnosis
Date de sortie : 2000
Genre : Stratégie
Plateforme de test : |
Imaginez un mélange de Starcraft et de Total Annihilation
implanté dans un univers de robots géants,
et vous aurez une bonne idée du dernier concept de Zono et Psygnosis.
Débordant
d’excellentes idées, ce jeu devrait faire date.
Metal Conflict se situe au 23ème siècle,
alors que trois mega corporations se
livrent des batailles sans merci par l’intermédiaire de robots géants,
dans le
but de s’approprier la mythique technologie Hedoth (une race
d’extra-terrestres). Le menu de départ nous propose trois campagnes
indépendantes les unes des autres, en plus du classique mode
escarmouche. Une
pour chacun des frères tenant le rôle de personnages principaux, une
pour chaque
camp : Rimtech, MilAgro et Neuropa. Le niveau
de difficulté s’avère gradué de
l’une à l’autre : si celle de la Rimtech vous permettra de prendre le
programme en main sans
être inquiété, vous aurez en revanche affaire à forte partie dès la
première
mission de la Neuropa. Pour simplifier ou au contraire compliquer les
choses, une
option vous offre en outre l’opportunité de régler le niveau sur
facile, moyen
ou difficile pour chacune des campagnes.
Cinématique
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Celles-ci vous opposeront successivement ou
simultanément aux deux autres
forces en présence, selon les missions. Rassurez-vous, il sera rare que
les
deux camps s’allient contre vous, et il vous suffira parfois de
regarder vos
adversaires s’entretuer tout en ménageant vos propres troupes. Le
triple
scénario se révèle d’ailleurs suffisamment bien construit pour conférer
une
certaine crédibilité à l’univers du jeu. On regrettera toutefois
qu’entre les
missions, les différentes péripéties ne soient narrées que par une voix
féminine robotisée, et non par chacun des trois frères : cela aurait pu
insuffler un peu plus de chaleur et de passion à l’ensemble.
Un travail d’orfèvre
Les premières minutes de jeu se révèlent inquiétantes : les phases de
construction de bâtiments, de véhicules et de robots (membre par
membre) sont
trop longues. Heureusement, cela ne dure pas : avant le début de la
deuxième
mission, vous répartissez des points d’upgrade – plus ou moins
nombreux selon
votre degré de réussite – sur vos véhicules, robots ou structures. Si
vous
optez pour la dernière solution, les constructions s’opèreront de
manière
nettement plus rapide.
En ce qui concerne le rendu visuel, il suffit de manier le zoom pour
admirer de
plus près les robots crées, et de faire tourner la caméra autour d’eux,
pour
s’extasier devant le nombre de détails présents sur chacun d’entre eux.
Quant
aux animations de combat, elle s’avèrent tout simplement renversantes :
on
assiste à un véritable spectacle lorsque l’on voit un de ces monstres
mécaniques donner un grand coup de katana à un géant ennemi, puis se
faire
bloquer le bras avant de se dégager d’un grand coup de pied.
L’influence de
mangas tels Macross ou Goldorak semble évidente. Le
moteur 3D fait montre d’une
fluidité à toute épreuve, même en 1024 x 768.
Pourtant, nous avouons lui avoir
préféré le 640 x 480, de très bonne qualité et offrant surtout
l’opportunité de
suivre les combats d’un point de vue plus rapproché. A ce sujet, on
déplorera
que la fenêtre de jeu ne prenne que les trois quarts de l’écran. Le
reste est
occupé par une interface à base d’icônes, fort conviviale il est vrai.
On
retrouve toutes les possibilités des meilleurs titres du genre :
mémorisation
de groupes, points de ralliement en sortie d’usine et points de
navigation,
commandes d’unités et de bâtiments à la chaîne, etc.
Rouge : clan Milagro
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L’épuisement vous guette
En plus de proposer des décors en vraie 3D, Metal Conflict se
déroule sur trois
étages : sur des plates-forme orbitales, à la surface et en
sous-sol. Une
superficie énorme ! On accède d’un niveau à l’autre en construisant des
téléporteurs,
grâce à des unités aériennes (plates-forme orbitales) ou en empruntant
des
ascenseurs (sous-sols). Lors de certaines missions, vous aurez tout
intérêt à
envahir en premier les plates-formes orbitales pour profiter de
l’énergie
solaire en y déployant des capteurs d’énergie. Dans d’autres, il faudra
vous
infiltrer par le sous-sol pour récolter la chaleur produite par la
lave. Ainsi,
vous accumulerez suffisamment de ressources pour bâtir et entretenir
votre
armée.
En dehors de cela, la meilleure tactique consiste
comme pour Starcraft à
écraser l’ennemi sous votre supériorité numérique, tout en protégeant
vos
arrières à l’aide de tours de défense. Cela n’exige certes pas une
grande
finesse de raisonnement. Pourtant, on prend un grand plaisir à admirer
ses
troupes se battre et à les modifier au fur et à mesure. Les
différents environnements de jeu – métal, plaines herbeuses
ou terreuses – se
révèlent vallonnées, et évoquent irrésistiblement un certain Total
Annihilation. Un bémol toutefois : le relief joue un rôle un tant soit
peu
anecdotique, puisqu’il s’avère impossible de grimper sur de nombreuses
collines. On pourra tout de même bâtir des tours de défense sur
certains points
en hauteur, grâce au rayon à distance des droïdes de construction.
Bleu : clan Rimtech
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I.A. adverse performante
En avançant dans les missions, il vous faudra de plus en plus songer à
protéger
les personnages principaux en les tenant à l’écart des batailles à
grande
échelle. Bien que vous les rendiez plus puissants grâce aux points
d’upgrade,
ils demeurent en effet vulnérables jusqu’au bout, et leur mort se
traduira
immédiatement par un échec. Quant au défi imposé par l’I.A., il s’avère
conséquent : celle-ci use de tactiques d’encerclement et d’attaques
combinées
robots/véhicules blindés, en y ajoutant parfois des avions de combat et
bombardiers. De plus, vos adversaires en armure n’hésiteront aucunement
à
s’emparer de membres que vous aurez laissé sur le champ de bataille
pour
effectuer leurs propres recherches, et se les incorporer. Sachez enfin
que si
vous appréciez les parties à plusieurs, vous y trouverez également
votre compte
grâce aux 30 cartes fournies. Une phase appelée «
pré-construction » donnera
tout loisir d’édifier les structures principales en toute quiétude,
sans craindre
de « rush ». Voilà en tout cas un incontournable pour les amateurs de
Total
Annihilation.
Vert : clan Neuropa
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Les combinaisons gagnantes
Outre la qualité de l’animation des robots, Metal Conflict tire l’une
de ses
forces de la possibilité de combiner les différents éléments de ces
derniers de
manière totalement hétéroclite. Afin de déterminer quel assemblage de
torse, de
bras et de jambes convient le mieux, une seule méthode :
l’expérimentation.
Après plusieures heures de jeu, nous en sommes arrivés à conclure qu’à
l’instar
de Starcraft, le mélange d’unités différentes et complémentaires
s’avère
souvent fructueux. Attention tout de même, car cela dépend du type de
cartes :
si vous êtes sûrs de pouvoir construire de nombreux robots, vous aurez
intérêt
à spécialiser certains dans le combat rapproché et d’autres dans le tir
à
distance, alors qu’un troisième groupe pourra tenir lieu d’éclaireur.
En
conséquence, vous munirez le premier groupe d’un épais blindage et
d’épées
laser et de boucliers. Le deuxième, dédié au combat à distance, sera
doté de
jambes, de torses et de bras capables de tirer des missiles ou du
plasma (pour
les bras).
Quant aux éclaireurs, nous
aurions tendance à préconiser les
jetboots afin de les propulser en l’air plutôt que les jambes-radar ou
les
jambes de vitesse. Munissez les également de torses de camouflage ainsi
que
d’armes à distance afin d’être en mesure de harceler l’ennemi. Bien
entendu,
pour accéder à un maximum d’options, il vous faudra vous emparer des
restes des
ennemis, et effectuer les recherches qui s’imposent. Notez que les
touches Ctrl
plus F5 à F12 vous permettront d’enregistrer vos
combinaisons favorites, puis
de les commander à l’usine d’une simple pression de touche.
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Les animations et le graphisme des robots
La jouabilité d'ensemble
Le mode multijoueurs
La stratégie sur trois niveaux
Les transformations des robots
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Des parties un peu longues
La nudité des décors, le relief ne modifie guère les stratégies
Quelques problèmes de pathfinding |
Par
Emmanuel Guillot
Test paru dans PC Team de juin 2000