Un concept original, des
idées
délirantes : rien ne semble manquer au dernier né
de Vis Interactive
pour créer la surprise. Si vous avez
envie de changer de tête, c’est le moment !
Vieilles mémés poussant leur caddy, crapauds
géants, pilotes de formule un, stars du rocks, G.I., marins
d’eau douce, violonistes, cornets de glace
vivants… rarement un jeu d’action en 3D aura
proposé une si large variété de
cibles. Qui sont d’ailleurs autant de peaux à
revêtir, de pouvoirs à s’approprier.
Dans Hedz
(traduisez : zone de destruction extrême de
têtes), des aliens se sont appropriés de nombreux
crânes humains… ou autres puisque le jeu comporte
aussi des corps surmontés de paquebots en miniature, de
citrouilles, d’étoile des neiges, etc. Bref. Ils
s’en servent pour se défouler dans la zone de
destruction ultime. Le jeu consiste à occire un maximum
d’adversaires pour s’approprier le plus grand
nombre de têtes possible. Une fois
l’énergie de l’un des protagonistes
réduite à néant, il reprend sa forme
de départ, celle d’un alien violet, et se
téléporte. Des bonus apparaissent,
qu’il faut récupérer pour pouvoir
prendre la tête (littéralement) de
l’adversaire défait. Bien sûr, certaines
faces sont plus coriaces ou dangereuses que d’autres, donc
plus prisées… Hedz sur Internet devrait
ressembler en tout point à ce scénario.
Mais
qu’ont-ils donc fumé ?
Le jeu en solitaire présente des objectifs
différents : il faut bien entendu supprimer toute
opposition, mais surtout, finir les niveaux. Au total, ce sont 26
mondes astéroïdes qui vous attendent.
Chacun
présente un thème différent : la
ville, le monde des jouets, le monde-usine, etc. Avant chaque partie,
il s’agit de sélectionner son équipe.
Celle-ci se compose d’une à cinq têtes,
à choisir parmi les 225
proposées. Rien de moins
! L’imagination des concepteurs semble ne pas avoir de
limites. En fait, on constate rapidement que toutes les têtes
n’ont pas le même intérêt.
Loin de là… Certaines vous permettent de voler,
d’autres, d’explorer votre environnement,
d’autres de sauter démesurément loin,
et d’autres encore de guérir toute
l’équipe. Et bien entendu, la majorité
sert à trucider, de manière infiniment
variée.
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«
Marche ou crève »
Pour passer de l’une à l’autre, un
simple clic de souris ou une pression du bouton du joypad suffit. En
revanche, si l’on veut choisir parmi les têtes
volées, c’est un peu plus compliqué :
il faut appuyer sur une première touche du clavier pour
faire apparaître le menu des têtes
volées, puis faire correspondre les faces
d’origine et acquises pour aboutir à celles que
vous souhaitez échanger, et enfin appuyer sur
entrée. Autant dire que pour procéder
à une telle opération, mieux vaut se
dénicher un coin tranquille. Le problème,
c’est que même si vous les éliminez, les
têtes ont tendance à
réapparaître en se
téléportant non loin de vous. Dans les premiers
niveaux, ce n’est pas très gênant, car
les ennemis s’avèrent peu nombreux. Il en va tout
autrement dans les niveaux avancés : il faut alors maintenir
une cadence de progression élevée. Pour parler
crûment, c’est « marche ou
crève ». On n’a plus vraiment le temps
de remplacer des têtes par celles d’adversaires
vaincus particulièrement coriaces. Regrettable…
Techniquement, le jeu se montre ambitieux, puisqu’il affiche
des résolutions allant jusqu’au 1280 x 1024, en
passant par le 640 x 480
et le très
apprécié 800
x 600. Le rendu des
décors n’éblouit pas, mais le mode
direct 3D lui confère un aspect plutôt
léché.
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Des
nains très (trop ?) maniables
Quand à la jouabilité, elle surprend tout
d’abord : le personnage contrôlé ayant
la taille d’un nain, il réagit à la
moindre sollicitation. Peut-être trop maniable. En effet,
lors de sauts d’une plate-forme à une autre, les
têtes particulièrement douées dans
cette discipline effectuent des bonds prodigieux, mais difficilement
prévisibles. Comme on ne peut pas contrôler les
sauts, on se retrouve souvent à côté de
l’objectif. Il faut donc trouver des faces ni trop
douées, ni incompétentes, et s’en
servir au mieux. Cela revêt une importance cruciale
lorsqu’un ennemi vous attend au sommet d’une pile
de caisses, par exemple.
En fait, mis à part son originalité centrale (les
têtes), Hedz ressemble beaucoup à un Tomb-Raider
like. On y retrouve de l’action
en 3D à la
troisième personne, des plates-formes et des
mécanismes à déclencher. Dans ce
dernier cas, on opère de deux manières
différentes : en appuyant sur des commutateurs, ou en
explosant certains ennemis. En effet lorsque vous tuez un adversaire,
un bonus
apparaît qui, aussitôt acquis, active le
mécanisme. Un ingénieux système de
caméra dévoile ensuite la porte qui vient de
s’ouvrir, la paroi qui a coulissé,
l’immeuble qui s’est affaissé, etc. La
musique, différente sur chaque
astéroïde, joue un rôle important (funk,
rock, pop, etc…).
Malgré ces bons points, il se dégage de la
version bêta testée une impression de finition
bâclée : des messages pratiquement illisibles
apparaissent, l’interface se révèle
très peu pratique, et les niveaux ne sont pas
liés entre eux. Bien qu’on puisse les pratiquer
indépendamment, on s’en lasse donc rapidement.
Souhaitons que ces défauts soient corrigés pour
la version finale.
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Attention, les «
Heads » débarquent sur Internet !
Les têtes
délirantes de Vis Interactive se sont
déjà ruées à
l’assaut du Net. La version testée ne comportait
que deux mondes jouables en réseau, mais les
développeurs pourraient en concocter d’autres, si
le jeu rencontre le succès. Il faut reconnaître
que si l’intérêt de Hedz se
révèle plutôt moyen en solo, il prend
sa véritable ampleur à plusieurs. Du
côté de l’éditeur, Hasbro, on
nous a affirmé que de nouvelles têtes seraient
régulièrement mises à disposition du
public. Le mot « chasseur de têtes » va
donc revêtir tout son sens ! D’autant que le mode
multijoueur a été particulièrement
soigné : deathmatch
ou capture de drapeau
seul ou en
équipe, il y en a pour tous les goûts.
L’idéal serait cependant de pouvoir
créer soi-même ses têtes. On
dupliquerait la tête d’un copain, et on la
chasserait sur le Net. On peut toujours rêver…
Bien que disposant d’atouts
certains en réseau, Hedz montre vite ses limites en solo.
Dommage pour l’intérêt du jeu.