| Editeur : Interplay
Date de sortie : 2000
Genre : Action/aventure
Plateforme de test : |
David Perry se prend-il pour
Dieu ? Toujours est-il que le créateur de Shiny nous envoie
(enfin !) son
Messie sous la forme d’un chérubin ailé. Mais il ne prêche pas
forcément la
bonne parole…
La fin du monde est proche. Les puissances de
l’Enfer ont envoyé sur Terre un
émissaire très puissant, chargé de briser les 7 seaux de l’apocalypse.
Grâce à
leur réseau d’espions, les forces du Paradis ont été informées de ce
plan
diabolique. Pour remettre les choses en ordre, elles font appel à Bob
un “ ange
de la classe ouvrière ” haut comme trois pommes. Il devra trouver les 7
seaux
et les préserver “jusqu’à la fin de la prophétie”, selon la légende.
Bob se trouve donc projeté dans un monde futuriste où deux clans
s’affrontent,
les forces de police contrôlées par le tyran Prime, votre
adversaire, et les
rebelles, les cannibales Chots. Un mystérieux allié vous
contacte de temps à
autre télépathiquement, vous fournissant des objectifs de mission
(assez peu
détaillés). Notre chérubin ailé est doté du pouvoir de possession :
durant
toute l’aventure, il sera à même de prendre le contrôle du corps de
n’importe
quel individu, animal ou être créé génétiquement. Dans la pratique, il
suffira
de s’approcher par derrière la victime et de sauter dans son dos : on
voit
alors l’individu se déformer tout en hurlant, se débattre inutilement…
puis une
auréole apparaît, et on en prend le contrôle. On croyait pourtant la
possession
satanique, il faut croire que les forces du Bien sont désespérées pour
avoir
recours à de telles extrémités.
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Le
vice plutôt que la vertu
Et c’est bien là que réside toute l’ambiguïté de Messiah, ou
plutôt son côté
vicelard. Sous ses allures d’ange, Bob est en fait un véritable petit
démon,
qui va user des pires infamies pour arriver à ses fins. Il lui arrivera
ainsi
de prendre le physique d’une prostituée avant d’embrasser un ennemi
puissant
pour posséder son corps à son tour.
Dans le même registre, le seul moyen de regagner de la vie consiste à
s’incarner dans un corps pour lui aspirer une partie de la sienne.
Certaines
scènes sont cruelles. A un moment du jeu, on possède un scientifique
doté d’une
sorte de raboteur à hélice. Un de ses collègues se trouve devant une
console à
laquelle on doit impérativement accéder. Messiah n’autorisant pas les
dialogues,
on tente de le pousser, mais rien n’y fait : il faudra le découper
jusqu’à ce
que mort s’ensuive, puis donner un grand coup de pied dans son cadavre.
La
console en question permet de faire disparaître provisoirement une
plate-forme
magnétique. En dessous, se trouve un énorme broyeur. Des scientifiques
apparaissent sur la plate-forme, et on doit appuyer à plusieurs
reprises sur le
bouton de la console pour les précipiter dans le broyeur. Cela a pour
effet de
remplir progressivement un conteneur qui libère un tonneau
indispensable à la
progression. Sadique, très sadique. Cela dit, Messiah n’étant pas, de
par son
univers futuriste, à proprement parler un logiciel réaliste - au
contraire d’un
Soldier of Fortune - on garde constamment à l’esprit qu’il ne
s’agit que d’un
jeu, un défouloir. On sourit un peu de la même manière qu’en regardant
un
épisode d’Itchy et Scratchy dans les Simpson.
Impressionnant graphiquement
La profondeur de champ se révèle très satisfaisante, les
couleurs bleutées et rougeoyantes des décors high-tech sont
magnifiques, et les
personnages, superbement texturés. Restait à vérifier comment tout cela
bougeait. La technologie de RT-DAT (Technology Real Time
Deformation and
Tesselation) fait merveille, non seulement lors des possessions, mais
aussi en
ce qui concerne l’animation des personnages. Leurs corps ondulent, et
ils se
déplacent de manière légère ou comme des lourdauds selon que l’on ait
affaire à
un commandant du beau sexe ou à un ouvrier de base. Si vous aimez les
chiffres,
sachez que le titre comporte 200 types d’animations en motion
capture couplées
à 1300 animations faites “à la main”. Certains individus peuvent
comprendre
2000 polygones, et la résolution monte jusqu’en 1600 x 1200 32 bits.
Le moteur
3D, en vue à la troisième personne, s’est avéré fluide en 800 x
600 sur la
version testée. On peut régler le niveau de détail – qualité graphique
contre
rapidité – des textures dans le menu option.
Choisissez la meilleure tactique !
A la manière de Lara Croft, Bob peut s’accrocher à des parois,
se déplacer en
pas chassés, se mettre à quatre pattes ou sauter. Mais il s’avère
également
capable de voleter à condition d’appuyer plusieurs fois successivement
sur la
touche de saut. En possédant un garde, il acquiert l’aptitude de sniper
(trois
niveaux de zoom). Les combats incluent une visée automatique, et
seraient
agréables si certains ennemis – au hasard, les Chots - n’avaient
l’affligeante
habitude de réapparaître : quelques secondes après avoir été détruits,
une
machine prend leur corps et les rematérialise.
Heureusement, l’action ne se résume pas à du shoot et il faudra souvent
ruser
et imaginer les meilleurs stratégies en fonction du positionnement des
gardes.
On devra impérativement prendre le contrôle de certains scientifiques
habilités
à manipuler des engins ou à franchir certaines portes. On aura même à
s’incarner en rat pour passer par de minuscules conduits ! Seuls
certains passages
de plates-formes trop difficiles ont quelque peu douché notre
enthousiasme. Pour le reste, Messiah est incontestablement un grand jeu.
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Techniquement très puissant
Le concept innovant et la stratégie qui en découle
Les challenges variés
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La réapparition des ennemis
La difficulté générale
Déconseillé aux âmes sensibles |
Par
Emmanuel Guillot
Test paru dans PC Team d'avril 2000