Très attendue,
cette séquelle du mythique Age of Empires
vous permettra entre autres d’incarner Jeanne
d’Arc. A vous de bouter les
Anglois hors de France ! Enfilez votre cotte de mailles, et
préparez-vous à
vivre des batailles historiques enivrantes…
Suite logique du premier volet consacré à
l’antiquité et de son add-on, Rise of
Rome, Age of Kings nous propulse désormais
à
l’époque obscure de la
féodalité
et du Moyen Age.
L’ère initiale, l’Age
des Ténèbres, se situe juste après la
chute de Rome. Elle est suivie de la
Féodalité, puis de
l’Age des Châteaux, et se
conclut par l’Age Impérial. Une période
qui couvre aussi bien la Guerre de Cent Ans que
les
Croisades.
La première des cinq
campagnes, celle de
l’Ecossais Wallace, vise à expliquer
le maniement du jeu au grand public, et présente quelques
nouveautés aux
connaisseurs. Pas de véritable changement sur le fond :
certains villageois(es)
exploitent les ressources naturelles et chassent, d’autres
construisent des bâtiments.
La recherche
technologique demeure fondamentale, l’invention
de la poudre à
canon pouvant faire la différence en fin de partie.
Mise
en garnison des troupes
Au niveau stratégique, il existe en revanche une
nouveauté de taille : il est
désormais possible de demander à des troupes de
rentrer se protéger et se
soigner à l’intérieur des
hôtels de ville, châteaux et autres tours de
défense.
On peut le faire individuellement ou collectivement : en sonnant une
cloche,
les villageois se précipiteront dans
l’hôtel de ville, pour décocher des
dizaines de flèches sur les assaillants. Les
châteaux sont eux aussi capables
d’une grande puissance de « feu ».
Agréable surprise, les
campagnes sont cette fois
véritablement scénarisées. A
la manière d’un Starcraft,
on y rencontre des
personnages qui nous
interpellent, nous proposent leur aide ou au contraire se gaussent de
nous. Les
figures historiques, tels que William
Wallace pour les Celtes,
Frédérick
Barbarossa pour les Huns,
Saladin pour
les Bizantins
ou Genghis Khan
pour les
Mongols,
participent en personne à leur campagne. Au
début de celle des Francs,
Jeanne la
Pucelle
et son escorte assistent au détour d’un chemin
à une bataille rangée entre ses
compatriotes et les Anglais. « Ecartons nous rapidement !
», crie alors Jean
de
Metz, qui escorte la jeune fille. Le tout
sonorisé, pour
notre plus grand
émerveillement.
Toujours
plus beau
La bibliothèque
de voix est d’ailleurs
impressionnante, puisque chacune des
unités des treize civilisations du jeu répond aux
ordres dans sa langue.
Graphiquement, le titre ne présente à
première vue rien de révolutionnaire.
Qu’il s’agisse des textures du terrain ou du
relief, toujours peu élevé, on ne
constate pas de grand changement par rapport au premier
épisode. Impossible de
zoomer ou de changer de point de vue. En revanche, un coup
d’œil sur les
captures d’écran vous permettra de constater
à quel point les bâtiments ont
été
travaillés. Ils varient du tout au tout en fonction des
civilisations.
Les
objets du décor, tels que les arbres et la
végétation en général
bénéficient du
même lifting, devenant plus vrais que nature. Quant aux
unités, elles sont
véritablement magnifiques et superbement animées
: les loups grognent en levant
le museau, les chevaux se cabrent, les éléphants
remuent la trompe. La gestion
des ombres et les reflets de la lumière sur les armures
s’avèrent tout aussi
esthétiques. Bref, on se perd en superlatifs devant tant de
beauté.
Retour
vers le passé
Ce qui ne gâche rien, on sent un véritable souci
de fidélité
historique. Au
niveau du scénario des campagnes tout d’abord :
Jeanne d’Arc ira d’abord se
présenter au Dauphin, puis reprendra successivement
Orléans et Reims, où ce
dernier se fait couronner, avant de s’attaquer à
Paris. En ce qui concerne la
représentation architecturale ensuite : conforme
à l’époque Romane. Les
différents engins de morts présents, tels les
trébuchets, mangonneaux, onager
et bombardes témoignent de la même
volonté.
Les treize civilisations
possèdent
toutes les mêmes troupes (45 au total), à
l’exception d’une unité
spécifique,
construite au château : le samouraï pour les
Japonais, le lanceur de haches
pour les Francs. Les différences entre les peuples sont
subtiles, mais non
négligeables. Les Bizantins
bénéficient par exemple de 50% de points de vie
en
plus pour chacun des bâtiments, alors que les fermes
chinoises produisent 25%
de nourriture supplémentaire. Seule une longue pratique
permettra de savoir si
le jeu est véritablement équilibré.
L’imagination
au pouvoir
Au fil du jeu, on prend conscience de l’importance de la
stratégie. Les
ressources naturelles
sont importantes, aussi peut-on rapidement
concevoir des
armées
impressionnantes (dans la limite de 75 hommes, 200 au
maximum en
modifiant les options). Mais l’adversaire aussi ! Mieux vaut
donc pratiquer
prudemment l’exploration, et ne lancer un assaut
qu’après mûre réflexion.
L’I.A. étant intraitable, on apprend rapidement
à « se blinder » à grands
renforts de fortifications. Celles-ci se révèlent
très résistantes.
L’interface est un
modèle du genre : elle permet
de définir les formations,
patrouilles, attitudes des troupes de manière
très conviviale. Lumineux : un
clic sur l’icône adéquate de la
mini-carte permet de repérer instantanément ses
paysans oisifs ou ses propres troupes, au choix. En mode
défensif, les unités
ne poursuivent plus l’ennemi jusqu’à ce
que mort s’ensuive. Le pathfinding
est
au point.
La diplomatie demeure
pour sa part similaire au premier opus, mais le
commerce
a été renforcé : on peut
échanger du bois ou de la nourriture contre de
l’or au
marché.
Quant à l’éditeur
de
scénarios et de campagnes, il est
toujours aussi simple
d’accès.
Une intelligence
féroce
On se souvient des problèmes d’intelligence artificielle
du premier volet. Si
l’ennemi se battait remarquablement bien, il en allait tout
autrement du
comportement de nos propres troupes. Ainsi
n’était-il pas rare de voir des
soldats rester coincés derrière un arbre ou un
bâtiment. Ô soulagement, ce gros
défaut est désormais rayé de la carte
– c’est le cas de le dire. Qu’il
s’agisse
de forces d’infanterie, de cavalerie ou d’engin de
siège, chacun prend le plus
court chemin, évitant soigneusement les obstacles. Mieux :
lorsque l’on déplace
un groupe, les tireurs se mettent systématiquement
derrière les cavaliers, qui
ralentissent l’allure pour pouvoir les protéger en
cas d’attaque. Seul petit
défaut, le franchissement de pont par des engins de
siège peut parfois poser
problème. Il importe alors de choisir la formation en ligne.
Quant à l’IA
adverse, elle est encore plus
futée qu’auparavant : contre attaques,
interventions pour secourir un allié assailli, attaque de
l’unité la plus
faible, emploi des engins de siège et des troupes
appropriés, il y a de quoi
prendre peur. Elle se montre également très
réactive lorsque l’on attaque ses
structures. Vous voilà prévenu…
Tueur de rois
Que l’on joue seul ou à plusieurs (8 joueurs maxi,
réseau local
ou sur le Net),
Age of Kings propose plusieurs modes de jeu en plus de la campagne. Le
plus
innovant est sans conteste le Régicide
: vous commencez la
partie avec un roi,
quelques troupes, des villageois et un château. Comme son nom
l’indique,
l’objectif consiste à tuer le ou les rois
adverses, ou à attendre qu’ils
s’entretuent pour demeurer le seul survivant. En
dépensant 20 000 pièces d’or,
on pourra espionner durant un court moment les têtes
couronnées adverses. La
possibilité de placer son monarque en garnison dans le
château de départ promet
de chaudes empoignades !
Les autres modes comprennent le Deathmatch,
où
l’on commence chaque partie avec
de nombreuses ressources, et la carte
aléatoire classique,
où l’on définit les
objectifs de victoire (score, conquête, ou bien atteindre le
premier l’une des
quatre époques).
Alliant fun (mode
régicide),
intérêt historique et défi
stratégique,
Age of Kings tient finalement toutes ses promesses. Voilà la
grande majorité
des concurrents relégués au rang de simples
faire-valoir !
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La
grande richesse des bâtiments et unités
Les
campagnes passionnantes
L’aspect
historique
L'intelligence
artificielle
Les
musiques
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Quel
que soit le niveau de difficulté, le jeu reste un peu ardu
pour les
débutants
Les
unités ne gagnent pas en expérience
|
Par Emmanuel Guillot
Téléchargements
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