| Editeur : Coktel Vision
Date de sortie : 1993
Genre : Aventure
Plateforme de test :
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Lost in Time
La
cale d'un galion qui
vacille, votre tête qui tourne... Mais que se passe-t-il ?! Vous,
Doralice, êtes enfermée dans ce
bateau
sans savoir pourquoi. A vous de dénouer les ficelles de cette intrigue,
car petit à petit vous reconstituerez le puzzle et pourrez ainsi
appréhender toute l'histoire.
Une histoire
intéressante mais trop alambiquée
Lost in Time est une
enquête spatio-temporelle sous forme de film d'aventure interactif. Ce
sont les propres termes utilisés par Muriel
Tramis, conceptrice du jeu
pour l'éditeur français Coktel Vision.
Kézako ?
Doralice Prunelier,
jeune et jolie métisse (également héroïne du jeu Fascination), a été
sélectionnée à son insu par l'ordinateur central de la
police spatio-temporelle pour ses liens historico-temporels avec
Jarlath Equs. Ce dernier a volé
un matériau radioactif, l'Americium
1492, puis l'a caché dans le passé, bouleversant dangereusement
l'équilibre du continuum espace-temps.
Vous avez tout compris ? Non, vous
n'êtes pas dans
Retour vers le Futur,
mais le scénario de base est pourtant plus complexe. Trop complexe. Il
n'est pas incompréhensible mais ce surplus d'éléments tordus n'apporte
pas grand chose au jeu. Dommage car le jeu en lui-même est dynamique
et, malgré une certaine linéarité, ne manque pas de
rebondissements. C'est donc un sentiment ambivalent qui ne gâche pas
vraiment le jeu mais ne lui permet pas d'atteindre le "trip" d'une
histoire cohérente et recherchée.
La dimension spatio-temporelle se traduit pas des lieux et des époques
très différents : un
navire
"la Briscarde" en
1840 dans la
mer des
Caraïbes, le
manoir breton de
la Prunelière en
1992 puis un
retour en
1840 sur l'
île de St Cristobald dans les
Caraïbes. Cela confère un côté
très exotique au jeu qui donne envie de progresser dans les scènes afin
de découvrir de nouveaux paysages et personnages.
Un film
d'aventure interactif ou un mélange de techniques vidéo-ludiques ?
Lost in Time est l'un
des précurseurs en matière de film d'aventure interactif. Le problème
est qu'il est sorti à une époque où le cdrom n'était pas encore
suffisamment démocratisé. C'est ainsi que le jeu est scindé en 2
parties et a été distribué en deux
versions : disquettes en deux boîtes
distinctes et cdrom avec l'intégrale. Les vidéos sont donc limitées en
longueur et n'atteignent pas la qualité d'un Urban Runner
ou d'un
X-Files.
C'est le début de la
Full Motion Video. Le moteur
graphique allie
vidéo filmées, scènes créées en 3D et décors dessinés à la main en 2D.
La résolution est du 640*480 256
couleurs. Plutôt pas mal pour
l'époque, même si les images sont assez pixellisées, surtout dans la
version disquette
! Le mélange, même s'il n'est pas toujours complètement convaincant, a
néanmoins le mérite d'être unique, précurseur et original.
Les musiques et les sons, de qualité CD, sont de bonne
facture.
L'immersion en est ainsi renforcée et l'ambiance colle donc bien aux
graphismes.
Seul regret, mais de
taille, les voix digitalisées
(dans la
version cdrom uniquement) sont en anglais uniquement. Quelle
frustration pour une création française alors qu'une boîte américaine
comme LucasArts sortait la
même année Sam & Max Hit the Road
en
version française intégrale...
Une
interface plutôt efficace mais des énigmes complexes
Lost in Time est un
point & click classique.
L'interface est simple et se rapproche de
celle de Goblins 2
et 3.
Le tableau de bord apparait
automatiquement
lorsque le curseur est dans la partie supérieure de l'écran :
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GESTION
: menu sauver, charger
et quitter
afin de mémoriser, relancer ou quitter votre partie. |
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JOKERS
: vous disposez de quelques jokers
qui vous donneront par endroit quelques indices
supplémentaires au cas où vous seriez
bloqué. |
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AGENDA
: indices, dialogues et évolution de l'histoire sont automatiquement
enregistrés et peuvent être consultés à volonté. Vous pouvez également
prendre des notes
|
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INVENTAIRE
: pour ouvrir l'inventaire (même effet que
le clic droit). |
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DEPLACEMENT :
permet d'accéder directement à un lieu déjà visité sans traverser les
écrans intermédiaires. |
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OPTIONS
: musique
(activée ou désactivée) et info
(date, heure, temps cumulé du jeu et pourcentage d'avancement). |
Il est néanmoins
dommage que le sous-titrage du jeu s'affiche dans un bandeau noir, en
conséquence de quoi l'affichage des scènes n'utilise pas la totalité de
l'écran.
Les
objets contenus dans l'inventaire peuvent être associés pour les
modifier ou en constituer un nouveau. Les possibilités sont ainsi
démultipliées.
Les énigmes sont complexes et
parfois assez tordues et peu réalistes,
ce qui va de pair avec le scénario mais déçoit un peu pour l'équilibre
du titre.
En définitive, Lost in Time est un ovni dans le monde vidéo-ludique, à
la frontière de différentes techniques et produit à une époque où les
jeux d'aventure étaient à leur apogée. Les éléments plutôt négatifs ne
prennent cependant pas le dessus sur la créativité et l'intérêt du jeu.
Vous passerez un bon moment et ferez sérieusement chauffer les méninges
!
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Originalité
Interface
Dépaysement
Sons et voix digitalisées
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Scénario tordu
Enigmes parfois complexes
Pas de voix françaises
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Par Lancelot
Note : Ce jeu est considéré comme abandonware.