Brian
Basco n'a pas le moindre début de chance. Embarqué dans une
histoire crapuleuse, cette future recrue de Berkeley voit son destin
basculer en quelques heures après avoir renversé en voiture une
jeune femme du nom de
Gina Timmins.
Pas question de compter fleurette
à la belle, vous allez enchaîner l'aventure sans temps morts en six
chapitres de durée inégale.
Il est cependant impossible de révéler la trame scénaristique sans
spoiler et gâcher le plaisir de jeu, sachez seulement que le
crucifix de Gina est la clé sur laquelle repose vos espoirs et
déconvenues.
Quand
Brian rencontre Gina...
L'installation complète de Runaway pèse environ 1,90 Go pour une
absence de temps morts néanmoins, on vous demandera tout de même
d'insérer les CD durant la partie (beuh!) ce qui s'avère au final
peu pratique pour qui veut garder ses précieux CD à l'abri. Je vous
conseille donc d'acheter la version DVD tellement plus pratique que
les anciennes versions.
La
première chose qui saute aux yeux est la qualité des graphismes qui
rappelle celle des Chevaliers de Baphomet (1996)
et de ses suites ainsi que The Curse of Monkey Island (1997),
des références majeures du jeu d'aventure. Runaway vient à point
nommé remplacer les vieux LucasArts
des années 90 mais entre en concurrence directe avec une autre
grosse pointure du jeu d'aventure – The Longuest
Journey. La patte
cartoon du studio espagnol Pendulo Studios
y est pour quelque chose et offre une profusion de petits détails à
observer. Seul (gros) regret: dans ma partie, je n'ai pas échappé à
des freeze
très gênants qui bloquaient le jeu donnant un aspect parkinsonien
aux personnages figés dans des postures grotesques. Les cinématiques
en basse résolution sont aussi assez peu nombreuses.
... c'est
le road movie assuré !
Les rencontres seront fort nombreuses: mafiosos, conservateur de
musées, drag-queen, rastafari, artistes, scientifique... et évite
au joueur de sombrer dans la déprime. Néanmoins, il est regrettable
que nombre d'entre elles fassent quelque peu clichés. Mais le
véritable problème de ce point & click réside dans la
difficulté à résoudre certaines énigmes. Ainsi il est vital et
obligatoire d'observer chaque objet que vous mettrez dans votre
inventaire avant et après afin de vous faciliter la vie.
Autre point, n'hésitez pas à fouiller plusieurs fois dans un sac à
main (celui de Gina au tout début de l'aventure), dans une remise ou
dans une sacoche (celle du squelette vers la fin du jeu). Il est
ainsi possible de rester longtemps bloqué en raison de la
non-cohérence de certaines énigmes comme par exemple utiliser une
pile dans un mélange d'hydrogène liquide pour la recharger. On
n'échappera pas non plus au syndrome dit du ''pixel égaré'' qui
fait que vous ne verrez pas le clou qui dépasse du mur sauf en
pointant minutieusement le curseur tout en balayant avec soin
l'écran.
Autre point noir: les événements scénaristiques se précipitent
vers la fin du jeu et vous serez submerger par les révélations de
dernier instant qui rendront difficiles la compréhension de
l'histoire pour le joueur moyen.
En dépit de ces quelques critiques, Runaway reste un bon jeu
d'aventure -peut-être pas la révolution annoncée – mais
assurément une pierre de taille d'une future trilogie !