| Editeur : Wadjet Eye Games
Date de sortie : 2014
Genre : Aventure
Plateforme de test :
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Blackwell Epiphany
Ne
sentez-vous pas un léger parfum de fin du monde ? En réalité,
la fin est proche : elle est même déjà là ! Eh oui,
voici pour vous, le dernier épisode de la saga Blackwell terminant
la pentalogie amorcée en 2006
par Legacy puis suivi par Unbound,
Convergence, Deception
jusqu'à cet épisode fatidique – Epiphany
–
auquel vous allez enfin pouvoir jouer !
La lutte finale !
Voici
Rosangela Blackwell -médium
(bestower)- à New-York dans
une sombre
rue, par une nuit qui s'annonce glaciale en compagnie du fidèle
fantôme Joey, prêts à résoudre
un autre cas et sauver des limbes
une autre âme en peine sous les traits d'une jeune aspirante actrice
morte dans un squat insalubre.
Disons-le
clairement, ce jeu se veut plus adulte que les autres car il traite
des sujets tels que l'échec, la culpabilité, le suicide, la
prostitution, les relations familiales conflictuelles et même les
enfants : ce n'est pas une plaisanterie et cela offre une plus
grande variété d'impressions positives ou négatives au jeu qui, du
coup, gagne largement en profondeur au niveau du scénario. Ce
dernier est d'ailleurs très bon poussant Dave Gilbert – le CIO de
Wadjet Eye Games – dans ses
derniers retranchements.
Je vous défie
de tout comprendre la première fois car les ramifications de
l'histoire sont nombreuses et délicates à nouer mais c'est toujours
aussi gratifiant de jouer au détective en posant des hypothèses et
ainsi faire avancer le jeu.
La
Der des der !
Le
moteur utilisé par le jeu est le même que pour les précédents
épisodes, le moteur gratuit AGS.
Les
graphismes sont l'oeuvre de Ben
Chandler, bien connu dans la scène
indépendante pour ses productions de qualité (Eternally Us,
Shifter's Box, Annie Android, Airwave, Heed... la liste serait
longue) dont les sprites et décors très réussis contiennent
toujours une petite touche personnelle qui rehausse le tout
(éclairage dynamique, choix minutieux des décors...). Les jolis
portraits des personnages hérités de Convergence font leur retour
et sont plus réussis que ceux de Deception.
Mais
Blackwell ne serait pas ce qu'il est sans la touche typiquement
américaine du doublage des personnages comme Rosa Blackwell (Rebecca
Whittaker) et Joey Mallone (Abe
Goldfarb), Francisco Gonzalez
(créateur de la série d'aventure 'Ben
Jordan') et Miranda Gauvain
(connue pour la qualité de ses interprétations dans différents
jeux notamment 'Eternally Us') parmi d'autres dont nous espérons
réentendre à nouveau leurs voix dans un futur jeu.
La
musique jazzy est aussi très
présente et adaptée aux situations
diverses du jeu. Composée par Thomas
Regin, elle rehausse l'intérêt
des parties et participe à l'ambiance inimitable des Blackwell.
Enfin
l'interface est un modèle du
genre, un clic pour observer, un bouton
pour agir. Rappelez-vous que Joey – en bon ectoplasme – ne peut
pas saisir des objets, mais peut traverser des surfaces dures (comme
une porte fermée), souffler sur un objet (pour le déplacer) et
donner des précieux conseils à Rosa sur la marche des manœuvres à
suivre. Pas d'associations d'objets improbables (comme dans Monkey
Island 2 et Day of the Tentacle) mais des énigmes souvent
logiques
et pas tirées par les cheveux, qui permettent de ne pas frustrer le
joueur et ainsi de mieux se focaliser sur l'histoire dont je me
garderais bien de dévoiler la trame.
Citons
pour finir, le petit prix du jeu (site officiel, Steam ou GOG) et la
nécessité de maîtriser l'anglais (aucune
traduction de la série
n'est prévue) pour profiter des subtilités du scénario et des
dialogues bien écrits et parfois très drôles.
La
durée de vie est bonne dans
une fourchette allant de 6h à 8h selon
le niveau d'expérience du joueur et vous y reviendrez sans doute
pour débloquer les 'achievements' ou pour écouter les commentaires
audio de Dave Gilbert sur le jeu, si l'envie vous en prend.
Maintenant,
arrêtez de lire, faites chauffer vos méninges, préparez-vous une
tasse de café chaud et bien fort pour la réflexion et foncez, vous
ne serez pas déçu, foi de (bon) joueur !
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La qualité de la
réalisation
L'ambiance géniale
L'histoire
Le twist final
Le petit prix
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Blackwell, c'est fini
En anglais
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Par Surdy