| Editeur : Revolution Software
Date de sortie : 2013
Genre : Aventure
Plateforme de test :
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Baphomet 5
Paris, de nos jours. Le Lézard Bleu, une galerie
d'art sans grande prétention, accueille le vernissage d'une exposition
dont l'entreprise de George Stobbart
en assure les oeuvres. Ce dernier
y est bien évidemment accompagné de Nicole
Collard, journaliste et
ex-petite amie. Alors que les invités arrivent et que nos deux compères
discutent, la galerie est le
théâtre d'un vol qui tourne mal. Henri, le conservateur est assassiné
et le tableau La Malediccio
est dérobé par un individu casqué. Que
cache cette peinture pour pousser au vol et
au meurtre ? Notre duo de choc ne peut en rester là et décide de partir
à la recherche du tableau et donc... du tueur.
Une
intrigue à rebondissements
L'introduction
du jeu, relativement longue et étoffée, ne peut néanmoins pas être
qualifiée "d'anthologie" comme c'était le cas du premier volet. Alors
que l'histoire peut paraître assez banale - un meurtre, un vol - les
pérégrinations de George et Nicole soulèveront de multiples questions
et un plan machiavélique se dévoilera au fur et à mesure. D'ailleurs de
nombreux cadavres jalonneront leur route. Cette enquête
"à tiroirs" sera l'occasion pour eux, seul ou à deux, de voyager
dans
différents lieux et pays :
Paris, Londres, Catalogne en Espagne
et même Irak.
Afin de corser les choses, le
jeu n'a pas qu'une dimension "polar" mais également très mystique à
travers une version revue et corrigée de l'histoire des Cathares,
mêlant également mouvements gnostiques
et guerre civile espagnole. La
quête évoluera rapidement à la recherche d'un artefact puissant : la Tabula Veritatis.
Le
scénario prendra alors plus
d'ampleur et s'étoffera d'un nombre
conséquents de nouveaux personnages mais aussi d'anciens. Le fan service fonctionne d'ailleurs à
fond : Sergent Moue, Lady Piermont,
Pearl et Duane, la fleuriste et même la fameuse chèvre du premier
épisode ! Cette profusion
d'acteurs se traduit par beaucoup de dialogues et d'animations.
Une réalisation
majoritairement réussie
Après
les deux derniers épisodes (le 3 et le 4) en 3D, Charles Cecil, patron
de Revolution Software, a pris le parti de créer ce nouvel opus par
le financement participatif
(Kickstarter) et avait donc la liberté de
revenir à la 2D à l'instar des
deux premiers titres de la série, de
loin les plus réussis.
C'est
un choix pertinent car les décors
peints à la main sont magnifiques,
notamment dans leur version HD 1080p
(1920*1080, adaptabilité en format 4/3 ou 16/9). Les personnages,
quant à eux, sont en 3D mais
leur intégration est plutôt bonne et permet désormais une animation des
plus réussies. Exit les portraits qui apparaissent à l'écran lorsqu'ils
s'expriment. Les mouvements du visage et des lèvres coincident
désormais avec les propos en temps réel.
Tout
le panel des techniques d'animation
est mis à contribution : zoom, plongées, contre-plongées, scènes de
jour, de nuit, plan large ou réduit... Le souhait de donner du
dynamisme est réel mais l'effet est mitigé car certains décors sont
paradoxalement assez vides de personnages. Pourtant notre duo est
quasiment tout le temps ensemble mais la présence de Nico s'avère
souvent peu opportune, une peu "potiche" et au mieux là pour donner
quelques pistes...
Un
des points forts du jeu réside dans ses voix. C'est avec grand plaisir
qu'Emmanuel Curtil a repris du
service pour la voix française de George
qui sied toujours aussi bien au personnage. A de rares exceptions près,
les autres interprétations sont également de bonne facture, la version
française intégrale est donc incontournable. Les musiques, plus
discrètes qu'à l'accoutumée, restent de haut vol.
Une jouabilité accessible mais non
exempte de défauts
L'interface
est simple et intuitive. En fonction des actions réalisables, un icône
apparait qui symbolise une bouche (pour parler), un engrenage (pour
actionner), un oeil (pour regarder)... La totalité de l'écran est
dédiée à la scène, conférant un espace d'affichage agréable et
conséquent. De même lorsque le joueur déplace son pointeur dans la
partie supérieure de l'écran, une barre apparait qui sert à revenir au
menu principal, à accéder aux astuces, à sauvegarder ou à charger une
partie.
Le
pointeur en bas à gauche de l'écran sur la sacoche et l'inventaire des objets collectés se
dévoile. Comme dans tout bon point
and click
qui se respecte, au joueur de s'atteler à la tâche et de faire preuve
d'imagination pour utiliser les objets entre eux ou avec ceux présents
dans le décor et réaliser la bonne interaction qui permettra d'en
découvrir plus...
A
l'enquête principale viennent s'adjoindre des mini jeux, obligatoires
pour progresser dans le jeu et bien pensés, ils n'arrivent pas comme un
cheveu sur la soupe mais s'intègrent plutôt bien dans le déroulement
sans être omniprésents. Au programme différents supports qui
tritureront (un peu) les méninges : puzzles, traductions, jeux de
logique, reconstitution de mots, casse-tête...
Au chapitre des déceptions, figure en pole position la gestion de
certains
déplacements. Quoi de
plus frustrant que de voir George
avancer très lentement alors qu'il a une certaine distance à parcourir
? Surtout lorsqu'il s'agit d'une situation d'urgence où il est sensé
être très pressé ! La plupart du temps il est nécessaire de faire
plusieurs aller-retour avant de réaliser la bonne action générant de
fait plus d'agacement. La
redondance
de certaines actions est un autre
point noir du jeu.
Une histoire en deux épisodes
?
Pour une question de délais de réalisation, Charles Cecil a été
partisan de lancer le jeu en
deux
épisodes,
le premier début décembre 2013 puis le second à la mi-avril 2014, soit
à plus de quatre mois d'intervalle... Ce choix a été très contestable
pour plusieurs raisons. Les aficionados du jeu d'aventure ses sont rués
dessus dès son lancement, ont rapidement fini le premier épisode et ont
dès lors du patienter longtemps et donc décroché de l'intrigue, ce qui
est démotivant pour ce type de soft.
L'
équilibre entre les épisodes est
discutable,
le premier s'apparentant plus à une enquête pure et dure alors que le
second est beaucoup plus mystique. De la même façon, toute l'action se
déroule à Paris et Londres, certes avec des décors magnifiques mais peu
exotiques ! Le deuxième épisode est radicalement différent avec
l'Espagne et l'Irak, le rythme et la durée de vie sont également
différents, déséquilibrant ainsi les deux parties.
Le
niveau de jeu est
relativement moyen, les énigmes sont réalisables
sans être simples ni tordues. On peut estimer la durée moyenne du
jeu autour d'une quinzaine ou d'une vingtaine d'heures, seuls les
habitués de ce type de jeu le finiront en une douzaine. Le
final
parait assez "expédié" au regard du reste de l'aventure et tranche avec
son côté spirituel, heureusement comme tout au long de l'intrigue, l'
humour est de la partie de façon
plus au moins subtile.
En conclusion, Les Chevaliers de Baphomet : La malédiction du
serpent s'inscrit dans la lignée des deux premiers opus, tout en étant
un cran en dessous au niveau de la cohérence globale du titre mais
reste une
réussite du point de
vue de la réalisation technique, notamment des superbes décors peints à
la main. Alors sans hésitation, en route avec George et Nico !
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Les graphismes
Les animations
Le scénario
Les voix françaises
Le plaisir de retrouver George
et Nico
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La lenteur de certains déplacements
La redondance de certaines actions
Deux épisodes déséquilibrés
Le final expédié
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Par Mononoké