| Editeur : Kaleidofish
Date de sortie : 2014
Genre : Aventure
Plateforme de test :
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Saving Zoey
Saving Zoey (SZ) est un visual novel
programmé lors de l'Asylum Jam.
Pour ceux qui ignorent ce qu'est une jam,
disons grosso modo que c'est
un événement qui vise à programmer un jeu en temps limité sur un thème
donné, le tout par des dizaines de développeurs. Outre une grosse
consommation de chips et de café, le thème retenu alors était l'asile.
Nombre de projets intéressants ont vu le jour que l'on peut trouver
assez facilement sur le net.
J'ai sélectionné SZ, un visual novel
sur ce thème. Un VN est une
aventure interactive – genre surtout réputé au Japon et qui ne dépasse
pas leurs frontières, la plupart du temps à caractère érotique – mais
rien de tout ça ici ; c'est une histoire à choix multiples comme dont
un
bon vieux 'livre dont VOUS êtes le héros' – à la bonne époque des Steve
Jackson et Ian Livingstone des années 80-90, genre décrié par les
instituteurs mais apprécié par les gamins qui se les achetaient avec
leur argent de poche et dont je faisais partie.
Maison
hantée
Kelly
et sa petite sœur Zoey ont des
rapports conflictuels, et pour
oublier leurs différends, décident de s'amuser dans une maison hantée
du genre que l'on peut trouver dans une fête foraine. Très vite, la
petite échappe à la vigilance de sa frangine et disparaît sans laisser
de traces. Où peut-elle être bien passée? N'écoutant que son courage,
Zoey part à sa recherche et explore la maison. Elle rencontre le
mystérieux Blake, gardien de
la baraque qui lance alors le code
Chihiro
pour retrouver la fugueuse.
Le jeu, conçu avec le moteur Renpy, offre une réalisation
très
satisfaisante tant au niveau graphique que sonore. Les personnages,
crayonnés façon manga, sont réussis et les décors sont flippants à
souhait ; le tout bercé de trois thèmes musicaux et de quelques
bruitages appropriés.
L'histoire n'est pas linéaire et l'on
vous demandera à plusieurs
reprises de sélectionner un choix parmi deux (voire trois) qui
permettront d'influencer les décisions du joueur et d'avoir des
répercussions sur la suite de l'histoire ; ainsi que vous soyez
prudente
ou téméraire, que vous fassiez confiance à Blake ou, au contraire,
choisissez de vous débrouiller seule, vos choix influeront la fin que
vous aurez ou bien vous précipiteront vers un Game Over fatidique.
L'histoire est suffisamment riche en rebondissements pour vous tenir en
haleine une heure ou deux avec un final réussi et particulièrement
perturbant.
Comme dans tout bon visual novel, il
n'existe pas d'inventaire
interminable d'objets, ni de possibilité d'instaurer une conversation
suivie avec Blake mais bel et bien une narration
textuelle permanente à
la manière d'un livre-jeu. Cependant, sachez que votre marge de
manœuvre pour voir la 'bonne' fin est mince et qu'un seul chemin mène
au dernier écran ; les sauvegardes au moment des choix permettent de
faciliter l'aventure et évite de se retaper tout le texte que l'on peut
faire glisser grâce à la molette de la souris. Quelques petits
ajustements peuvent être effectués par le biais des options.
Quelques petites
séquence crispantes et tendues nécessitent d'appuyer
frénétiquement sur la barre d'espace afin que Kelly garde son calme et
ne perde pas les pédales. Afin d'éviter quelques désagréments, il est
conseillé de configurer ce bouton avec une manette à l'aide de Joy to
Key afin d'éviter de défoncer son clavier. C'est l'un des rares
petits
défauts qui pourraient vous empêcher de terminer le jeu si vous n'en
tenez pas compte et qui risque d'être frustrant à terme.
Plus prenant que Le manoir de l'enfer
Pour ceux qui comme moi ont adoré 'Le
Manoir de l'Enfer' de Steve Jackson étant gamin, j'ai vraiment
apprécié
l'histoire et l'ambiance qui se dégage de ce visual novel macabre et
qui est sans aucun doute plus réussi que l'application iOS officiel
'House of Hell',
qui outre sa parfaite restitution du livre original et
des illustrations couleur (assez moches), n'apportent rien à qui
possède déjà le livre.
J'ai pris plaisir à parcourir les salles de cette maison démoniaque et
a déjoué les pièges dressés sur mon chemin de ce projet qui aurait
gagné à être plus long et abouti, mais n'oublions pas que c'est avant
tout un prototype de jam et non un jeu commercial.
Distribué gratuitement sur le net, si vous aimez frissonner et les
films/livres d'épouvante, je vous recommande chaudement Saving Zoey. En
outre, il est court et prend peu de place sur le disque dur, vous
n'avez donc aucune excuse pour ne pas y jouer dans la langue de
Shakespeare (n'espérez pas de traduction de ce projet où vous risquez
d'attendre toute votre vie).
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Gratuit
L'histoire bien ficelée
Les personnages attachants
Le thème de la maison hantée bien exploité
Les multiples fins flippantes
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Très court
Uniquement en anglais
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Par Surdy