| Editeur : Clifftop Games
Date de sortie : 2016
Genre : Aventure
Plateforme de test :
Autres plateformes : |
Kathy Rain
Dans la veine
de certains jeux
d’aventure des années 90 (
Gabriel Knight,
Sherlock Holmes,
Simon the
sorcerer…),
Kathy Rain
ne déroge pas à la règle en attribuant le nom de son héroïne à
son titre. De retour dans sa ville natale de
Conwell Springs afin
d’assister à l’enterrement de son grand-père, qu’elle a perdu
de vue depuis une quinzaine d’années, elle apprend que ce dernier
n’était plus lui-même depuis une certaine nuit de 1981...
Une
histoire spéciale dans un environnement particulier
L’âme de journaliste de Kathy va
rapidement la pousser à passer à l’enquête pour comprendre ce qu’il
s’est passé cette nuit-là. L’aventure en elle-même se passe dans les
années 90 mais fait référence à
des faits remontant à 1981. L’histoire,
relativement banale à sa base, déroulera progressivement un scénario
bien plus profond, emprunt de fantastique et de polar à la Twin Peaks
avec des accents à la X-Files.
Conwell
Springs
se trouve aux
Etats-Unis dans l’Amérique
profonde, situation assez détonnante
par rapport au look de Kathy, bikeuse roulant en Harley, plutôt
sarcastique, branchée piercing et heavy metal. Elle ne respire ni le
dynamisme ni la joie de vivre mais parait plutôt blasée, froide et
peu loquace. En grande amatrice de cigarettes, elle s'enfile clope
sur clope. Néanmoins son caractère bien trempé, son implication
personnelle et sa volonté de fer ne seront pas de trop pour résoudre
cette enquête paranormale, pigmentée de passages assez déjantés…
Parmi les personnages, il est à noter
la place particulière
d’Eileen, coloc de sa chambre
au campus. Elle va en effet
sérieusement l'aider dans son périple à certains moments clés.
Elle est pourtant aux antipodes du personnage de Kathy avec son air
de jeune fille “rangée” portant ostensiblement une croix autour
du cou...
Un jeu d'aventure
mais pas que...
Ce jeu se classe clairement dans la
catégorie des jeux d’aventure
point ‘n’ click, à l’ancienne,
dans le plus pur style “pixel
art” en 2D des années 90. Ce côté aventure est néanmoins
agrémenté d’une sorte de “puzzle game”
avec certaines phases
de logique à résoudre. Elles sont bien pensées car bien intégrées
au reste du jeu, sans être déconnectées du reste de l’intrigue.
Kathy devra ainsi, avec l’aide d’un hacker, pirater le réseau
informatique de l’université, déchiffrer une image scannée,
analyser une voix et la décomposer pour la réutiliser… à cela
s’ajoutent quelques casse-tête plus classiques.
L’histoire reste cependant très linéaire, particulièrement du
fait du découpage chronologique en cinq
journées. La progression
demeure cohérente et globalement simple car le nombre limité de
lieux, de personnages et d’objets laisse place à un nombre de
combinaisons restreint.
On peut regretter le travers répétitif de certaines scènes, qui
n’engagent qu’à reproduire des actions sans grand intérêt en
entendant les mêmes dialogues. Cet aspect redondant est accentué
par des allers-retours nombreux avec l’impossibilité de les passer
en assistant aux animations similaires...
Une interface plutôt bien pensée
Le jeu est disponible sur iPad, iPhone, Androïd, Windows et Mac. Ce
test a été réalisé sur tablette Androïd et le portage en
version
tactile est plutôt une réussite. Seules quelques imprécisions
dues
à la latence viennent un peu diminuer le plaisir de jeu. L'interface
est intuitive, dans le style 90's, grâce à une gestion de
l'inventaire “à l'ancienne”, avec la bonne idée de faire
figurer les objets utilisables lorsqu'une pression continue est
appliquée sur l'écran.
Les personnages, quand ils parlent, apparaissent dans des médaillons,
afin de mieux voir leur expression faciale, ce qui apporte plus de
dynamisme dans les dialogues, assez nombreux. Ces derniers sont bien
traduits, seuls les textes s'affichent en français, les voix sont en
anglais.
Les
musiques sont de
bonne facture, parfois angoissantes, ce qui les fait très bien
coller à l'ambiance.
La
palette des couleurs se
résume plus à des couleurs mornes et sombres, de même que la
luminosité et la météo se sont pas beaucoup de la partie avec un
temps plutôt gris et maussade, conférant une atmosphère encore
plus glauque à l'histoire, un peu à la manière des titres faisant
référence au mythe de Cthulhu.
Le mode de déplacement n'est pas
exempt de défauts, il devient
assez lourd à la longue, car entre chaque lieu, une animation de
Kathy sur sa Harley survient, sans possibilité de la passer. De plus
Kathy est loin de toujours faire preuve de rapidité dans ses
déplacements ! Le format 4/3 de
l'affichage rappelle
les anciennes productions mais n'apporte
pas grand chose, si ce n'est de perdre une partie de l'écran...
Globalement
le plaisir est
là, l'intrigue est intéressante, l'interface est plutôt bonne (à saluer
pour la version tactile, souvent le point noir des portages sur
tablettes) et Kathy Rain nous propulse à sa façon dans son enquête. La
fin est moins plaisante et spéciale, le jeu vire du réel à l'irréel, à
travers ses rêves dont on ne sait plus si c'est de la réalité ou de la
fiction. De par son côté très (trop) ésotérique et fantastique, ne
répondant pas de façon cartésienne à l'histoire, la fin pourra déplaire
à certains...
La durée de vie est courte, entre
huit et douze heures selon
l'expérience de chacun. Le jeu s'achète uniquement en dématérialisé
sur les différents stores, Steam et Gog notamment.
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L'héroïne atypique
Le style "old school"
L'interface avec le tactile bien
adaptée
L'ambiance noire
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Le mode de déplacement
La fin très spéciale
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Par Mononoké
et Lancelot