Les œuvres de l’auteur de science fiction Philip
K. Dick auront donné lieu à de bien belles adaptations : après
Blade Runner (le film et le jeu)
et Total
Recall (le film), Ubik ne déroge pas à la
règle. Une vraie réussite !
La grande majorité des jeux vidéo se signale pas la grande pauvreté,
quand ce n’est pas l’inexistence, de scénario. Heureusement, les
programmeurs de Cryo viennent démontrer à quel point
une véritable histoire peut insuffler d’intérêt aux pixels qui
s’agitent sur l’écran. Il est vrai qu’ils bénéficient ici de l’œuvre
d’un maître en la matière : Philip K. Dick, l’un des spécialistes du
roman de science-fiction.
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Dans Ubik, l’humanité a subi des mutations engendrant des pouvoirs
psychiques chez certaines personnes. En l’an 2019 à New-York,
deux entreprises se livrent une guerre de Syndicats,
la Hollis et la Runciter (référence
à Blade Runner). Vous incarnez le chef de la sécurité de cette
dernière, Joe Chip. Vous menez un groupe de 5 agents
(dont Joe Chip) dans différents complexes, et vous devez selon les
circonstances « nullifier » les agents ennemis, recruter de nouveaux
psis, ou protéger des cibles visées par la Hollis. Le jeu se déroule en
temps réel, et mieux vaut positionner vos troupes idéalement dans les
couloirs des bases explorées…
Pour mener à bien ces missions, vous disposez donc d’agents psis et
phys (pour « physiques »), de plus en plus performants. Ubik inclut en
effet un aspect rôliste : vos hommes ont un passé,
décrit dans leur feuille de personnage, et ils progressent en
survivant. Une quantité considérable de pouvoirs psis s’offre
d’ailleurs aux spécialistes. Ils permettent de contracter le temps,
lancer des faisceaux d’énergie, dérégler armes ou robots, se soigner,
etc.
Le graphisme, très agréable, se rehausse d’une bande
sonore envoûtante. On constate aussi le réalisme des voix
en français (on peut parfois dialoguer).
Quant à l’interface à la Command
& Conquer (dessiner des boîtes autour des personnages),
elle permet une jouabilité accrue. Celle-ci serait parfaite si les
caméras ne nous positionnaient pas parfois un peu loin de l’action. Une
touche permet cependant de visualiser les pièces sous toutes les
coutures.
Au total, Ubik se révèle ardu,
peut-être pour pallier le nombre assez réduit de missions (15 en tout).
Dommage, on en redemande !
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Un scénario à
rebondissements, garant de l’intérêt
La réalisation technique quasiment irréprochable
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Des vues trop lointaines, malgré un bon système de
gestion des caméras
Un peu court (15 missions pour 3 CD)
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Par Emmanuel
Guillot